Les guerres de religion voient, en France, s’affronter après la mort du roi Henri II les “papistes” et les “huguenots”.
Il s’agira d’analyser les imaginaires de violence sur lesquels chaque faction fonde son combat pour tenter de promouvoir sa foi exclusiviste.
Pour les catholiques, ce fut l’aspiration à l’éradication de tous ceux qui, qualifiés d’hérétiques, vivaient en séparant Dieu de son peuple et en suscitant la colère eschatologique de Dieu.
Pour les huguenots, ce fut le rêve d’un recommencement d’un monde purifié faisant retour aux temps évangéliques, un rêve qui exigeait de signifier à autrui la haine du mal incarné par l’Église romaine pour que l’amour de Dieu soit enfin rétabli.
Mais il y eut aussi des hommes qui refusèrent à la fois la rupture avec Rome et la violence, des chrétiens refusant la violence dans l’attente que Dieu, réconcilié avec son peuple, lui redonne son amour en le réunifiant dans une foi unique.
Par Denis Crouzet : Professeur émérite des Universités en Histoire moderne et contemporaine (Université Paris Sorbonne)