La biodiversité du sol - Son rôle dans la résilience des systèmes agricoles

La biodiversité du sol est un élément fondamental pour la robustesse et la résilience des écosystèmes agricoles. Cette biodiversité est riche et complexe, composée de bactéries, de champignons et de la pédofaune, qui vit en surface, juste sous la surface du sol et ou en profondeur. Ainsi, un gramme de sol peut contenir jusqu'à un milliard de bactéries, représentant de cent mille à un million d'espèces différentes, illustrant ainsi la richesse et la complexité de cet écosystème souterrain. La biodiversité du sol remplit des fonctions essentielles de décomposition, de structuration et de régulation, contribuant ainsi à l'aération du sol et à la minéralisation de la matière organique. Elle sol influence également les flux d'eau. Des sols dépourvus de biodiversité n'ont pas la même capacité d'infiltration et donc de stockage d'eau, ce qui ne permet pas une production agricole soutenable et accélère les impacts des sécheresses.
Les champignons jouent un rôle crucial dans le vivant, notamment les champignons mycorhiziens symbiotiques qui s'enfoncent profondément dans le sol. Une seule poignée de terre peut héberger des centaines d'espèces de champignons, chacune contribuant à la santé et à la fertilité du sol. La symbiose mycorhizienne entre les plantes et les champignons en particulier, augmente la capacité d'exploration du sol par les racines des plantes. Le mycélium fongique a en effet une capacité d'exploration du sol mille fois plus importante que les racines d'une plant (pour 1 cm de racine dans le sol, on compte 10 mètres de mycélium). Ces échanges plantes/champignons permettent une meilleure absorption des nutriments. Les champignons mycorhiziens, grâce à des enzymes et des associations avec des bactéries spécifiques, sont les seuls à fournir les plantes en phosphore dans la nature, soulignant ainsi leur importance dans les écosystèmes terrestres. Ces champignons forment un réseau fongique qui devient un important puits de carbone.
La biodiversité du sol est aussi représentée par la faune du sol. Il a par exemple été démontré par une méta-analyse que la présence de vers de terre augmente significativement le rendement des cultures (+25 %) et la biomasse totale, aérienne et souterraine, d'environ +20 % chacune. Cela montre l'importance des organismes du sol pour la productivité agricole.
La résilience des fermes dépend en grande partie de la biodiversité du sol. Un plus grand nombre d'espèces ne garantit pas nécessairement un meilleur fonctionnement du sol, car beaucoup d'espèces assurent des fonctions similaires. Cependant, cette redondance fonctionnelle est un gage de stabilité et de robustesse, assurant la fourniture continue de services écosystémiques essentiels. Ainsi, la biodiversité du sol est un pilier fondamental pour des systèmes agricoles robustes et résilients, capables de faire face aux défis environnementaux et climatiques.
Cependant, certaines pratiques agricoles peuvent avoir un impact négatif sur la mycorhization, telles que l'utilisation de fongicides, le travail intensif du sol, la sur-fertilisation, les herbicides et les sols nus. À l'inverse, une couverture végétale diversifiée et vivante favorise la mycorhization et, par conséquent, la santé des sols.