Si l’inceste, pourtant au cœur de ce conte, est longtemps resté aux abonnés absents dans ses adaptations, cette fois-ci la protagoniste prend son destin en main au fil d’un joyeux récit.
Peau d’Âne fait peau neuve ! Si l’inceste, pourtant au cœur de ce conte, est longtemps resté aux abonnés absents dans ses adaptations, cette fois-ci la protagoniste prend son destin en main au fil d’un joyeux récit de reconstruction. Dans un univers pop, un « règlement de conte » jubilatoire et nécessaire.
Avec acidité et humour, et en empruntant les références iconiques du conte de Perrault ou de l’adaptation cinématographique de Jacques Demy, l’autrice Marie Dilasser et la metteuse en scène Hélène Soulié tissent une fable d’aujourd’hui, dans une ambiance fantasque et subversive ! Entre maison-prison et fête foraine psychédélique, le conte dynamité déploie un monde imaginaire peuplé de personnages hauts en couleurs – avec force paillettes, perruques fluos, faux cils et fantaisie à gogo – et permet la confrontation des points de vue de chacun. Délaissant un quotidien en noir et blanc pour envisager une nouvelle vie, l’enfant abusée trouve des alliés de tous horizons pour l’aider à nommer ce mal qui la ronge. Tout en étant sacrément décoiffant, ce cheminement réparateur n’oublie pas d’aborder les enjeux de notre époque : l’urgence écologique, la liberté de genre, les relations hommes-femmes. Quant à l’inceste : aucun doute, « la fête est finie ».